Rémy Kolpa Kopoul ♡ 10 ans

 

« Au Théâtre de la Mer, les artistes se doivent d’être meilleurs qu’ailleurs, et souvent, ils le sont », assurait Rémy Kolpa Kopoul en 2014. « Je leur conseille toujours de tourner un instant le dos au public pour contempler la mer en fond de scène ». 

 

On voit là à quel point RKK chérissait les lieux, l’ambiance et l’esprit d’un événement qui lui doit tant. Tout a commencé en 1998 par une rencontre « coup de foudre » avec José Bel, fondateur du festival - qui s’appelait encore Fiesta Latina -, autour d’une passion brasileira commune. Laquelle a instantanément cimenté entre eux une amitié indéfectible. Dès lors, RKK n’a pas manqué une seule édition de notre festival, et après son mémorable « Marathon Mix » de 12 heures, cérémonie hédoniste qui a accompagné l’éclipse solaire du 11 août 99, il a pris ses habitudes sur la plage du Lido, à La Ola,  pour une soirée annuelle estampillée Fiest’A Sète où éclaboussait son incroyable sens du mix, mélange d’inégalable érudition et d’enthousiasme contagieux.

 

L’ami RKK n’était pas seulement un inventeur de formules et de concepts égrenés au fil des ans dans les colonnes de Libé (il en a été l’un des fondateurs), Actuel ou sur les ondes de France Musique, TSF Jazz et bien sûr Nova, sa radio de cœur : Sono Mondiale, Grand Mix ou encore Elektropik sont autant de trouvailles, d’étincelles, de passions que notre platineur planétaire aura incarnés de toute sa force débonnaire de grand vivant, avec comme moteurs une insatiable fringale de découverte et de partage et un militantisme pro-fête (si vous nous autorisez ce jeu de mot très « RKK style ») total. 

 

Voilà qui continue bien évidemment de nous inspirer, autant que la précieuse amitié qui nous liait à cet infatigable ConneXionneur. ConneXionneur, c’est peut-être sa plus belle invention, celle qui traduisait le mieux son désir constant de faire le lien : entre artistes et public, entre dancefloor et traditions populaires, entre Paris et Salvador de Bahia. RKK était donc un réseau social à lui seul, mais un réseau social extraordinairement vertueux, populaire, drôle, épicurien. Jusqu’à ce que le disque déraille brutalement, fatalement, définitivement. C’était il y a dix ans.

Et dix ans après, coquin de sort, il nous manque encore, ô combien. 

Salut à toi, Mestre Rémy, cette édition 2025 t’est dédiée.

 

 

L’équipe de Fiest’A Sète